Fête à Moffans en 1972

Le dimanche 21 mai 1972 était celui de la Pentecôte, donc un week-end à rallonge de 3 jours.

Guy Zakarian avait envie de visiter Moffans, ce qui nous convenait parfaitement, Brigitte, Yvonne et moi. Dès lors, munis d’un trousseau de clefs ad hoc, et de frêles bagages à mains, nous entreprîmes la route dans la Fiat blanche de Guy Zakarian.

Le ciel était clair, l’autoroute du sud d’alors jusqu’à Pouilly en Auxois étant vite franchie, nous prîmes la direction de Vesoul via Gray. Toutes les heures, la radio nous informait des prodigieux résultats de la greffe cardiaque du docteur Barnard,  tant et si bien qu’on ne supportait plus l’évocation de son simple patronyme au point du jour.

Au soleil levant, vers 5 heures, nous eûmes le clocher de Moffans en visuel.

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Sitôt garés, nous prenions possession des lieux et nous organisions le gite, et envisagions le couvert sous le regard vigilant mais souriant de la moyenne.

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A chacun ses responsabilités, Yves le mari fraternel, prépare la flambée réconfortante du soir. Héroïque !

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Très attaché à son boulot, il ne s’inquiète pas trop de la répartition des victuailles ni de l’occupation du chauffeur et reporter-photographe, l’ami Guy. Lequel, d’ailleurs, le lui rend bien la même inattention.

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Les filles, elles, se mettent le feu aux joues. Réconfort physique et moral, après une douce nuit réparatrice. Le petit déjeuner sera vite expédié, la vue même de la cafetière SEB nous restitue l’odeur du café, qui aurait fait sauter du lit Roland, militaire à l’époque.

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Bien sûr, ce petit matin là, je recherchai le camembert que nous avions, mais que l’ami Guy, glouton et hypocrite, avait avalé la veille en deux bouchées avant de déposer dans le poêle à bois la magnifique boite ronde, étiquetée de rouge, “Le président”. Je revis cette scène furtive avec un immense sentiment de frustration.

Puis nous décidâmes de nous lancer dans une visite alentours du village, laquelle, tradition familiale oblige, nous dirige vers la scierie Roy.

Que la fête commence :

L’endroit, désormais, nous paraît loin dans le temps et l’espace. La tuilerie, qui dressait son toit ancien en face du chemin des cotes – mes premiers souvenirs de ballade au lait du soir – nous nous y rendions avec mon cousin Alain, le sochalien que j’aimais beaucoup.

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Une descente qui donne soif :

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Qui dira le sacrifice du militant politique en 1972 ? Je serai dès décembre candidat du PSU aux législatives.

Alors, il faut répéter ses longs discours par devant un public loin d’être acquis aux idées novatrices d’un futur où tout sera beau, juste et parfait.

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Voire même, un futur limpide comme cette belle eau naturelle et jaillissante du barrage détournant les eaux du Rognon au profit de la scierie. L’écologie politique entrait en scène, sur les planches et par la grande porte.

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C’est en suivant se petit bout de Rognon que nous allons gagner la fontaine de Latté.

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Il y a autant d’eau dedans que dehors. Je me souviens de ma première petite ballade à vélo, j’avais 7 ans. Pour pouvoir porter ma bicyclette “Chapelait” hors d’eau j’avais de la boue jusqu’aux genoux.

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C’est donc les bras chargés de genets jaunes pleins de répugnantes petites bêtes noires que nous regagnons la route de Lomont, en bas du village.

MOFFANS EN FÊTE

Du salon agricole chez Simonin, au défilé au milieu du village, c’est jour de fête municipale.

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Plus bas, c’est Dallas sur Rognon, évidemment ma sœur et mon épouse perdent toute dignité face au jeu :

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Plus loin, entre l’école laïque et le jardin de la cure, le curé Léon et ses paroissiens, aimables entretiens :

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A la discothèque, nous avions dédicacé “C’est extra” de Léo Ferré pour monsieur notre curé Léon.

Hélas, nous n’avons pas la photo de sa sœur, laquelle à coups de parapluie et de sifflements entre les dents devant, faisait régner un ordre impitoyable chez les jeunes lors des offices.

Un couple de petits et beaux gauch’nots locaux :

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Ils ouvraient la porte au défilé :

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Défilé suivi de la fête franc-comtoise :

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On n’oublie pas le sport national de Sochaux :

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Et si le champion du village était le Claude Jobert ?

N’oublions pas non plus les sports extrêmes :

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Le lavoir attire les petites filles, soif ?

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Mais à Moffans, tout finit chez la Jeannine, notre cousin Alain est présent pour nous le rappeler : Santé !

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5 réflexions sur “Fête à Moffans en 1972

  1. 72.. C’est l’époque du CEG à Neuilly, derniers des établissements ayant bien voulu “m’accueillir” pour finir ma scolarité par un 1er superbe échec au BEPC, car j’ai réitéré quand j’étais dans la Marne où ma réussite a été le même!!!! les seul examens que j’ai réussie sont ceux de santé qui mon permis de travailler pendant aussi longtemps ? de ce voyage épique à Moffans je ne peux donc pas avoir de souvenir. J’ai pourtant participé à nombres d’entres elles par la suite. Je peux juste dire de ce moment c’est que ça fait du bien d’en parler, même si j’étais déjà un petit con§§§§

  2. Que dire mes enfants …. Nous étions jeunes et beaux. J’avais la fesse ronde mais ferme, le cheveu court qui ne coûtait pas cher en coiffeur.
    Ce cher Professeur Barnard ?… Nous en avions ras les oreilles et depuis lors nous demandions régulièrement : et comment va le Pr Barnard ? Puis la blague est passée à : comment va untel ?
    Comme j’ai la memoire d’un poisson rouge, les photos font remonter les souvenirs enfouis. Je ne sais si nous mettions du rose aux joues,mais je suis sûre que je mettais du noir aux yeux !
    Quant au camembert …. Souvenir, souvenir ?

  3. Bien sûr, je n’étais pas encore né (encore 6 mois d’attente), mais il me faut admettre que 1972 était une très bonne année. Que d’insouciance chez cette jeunesse là, et un goût certain pour le champêtre. Hélas, ces fêtes de village, c’est du passé. Je ne crois même pas avoir connu cette ambiance là à Moffans. Les fêtes du club du 3ème âge, c’était pas la même ambiance, la jeunesse n’adhérait pas : elle préférait sans doute se rejoindre au bistrot. On peut dire qu’on est entré dans l’air de l’individu. Finies les fêtes joignant le collectif à l’agréable, la jeunesse aux aînés. Désormais, c’est la fête tous les jours devant la télé et dans les smartphones. Que dire ? C’était mieux avant ? Peut-être pas tout à fait, mais je regarde quand même les photos avec nostalgie, même je n’y étais pas !

    • J’ai fait quelques erreurs au montage, dont une, c’est dommage concernant la Tuilerie. Le texte a sauté entre diverses photos :
      Il est évident maintenant de dire que le lieu s’appelait la tuilerie puisqu’on y fabriquait les tuiles dont les derniers stocks occupaient le sol, et au dessus, on trouvait les moules.
      La descente vers la scierie a bicyclette a toujours été un moment exaltant en début de saison d’été. Griserie de la vitesse doublée d’un sentiment d’échapper au garde champêtre : moustache 19e siècle, képi périmé, faux roulement de tambour couvrant un avis à la population sonore et quelque peu démodé. Sa maison, belle construction fin 19e d’origine bourgeoise se situe en haut à gauche de la descente.

  4. Je me rappelle de tout ça comme si c’était hier.
    La maison était prête à accueillir nos parents l’année suivante.
    Yves a doucement glissé sur le camembert mais à l’époque il y avait eu un vrai scandale.
    Après c’est Papa qui menait la fête au village côté 3fleurs (?) son club d’anciens locaux.
    Les concerts des “Machin’s” l’orchestre des charlots ou de Thiefaine je ne sais plus.
    Puis les premières fêtes des JOBERT à la salle des fêtes. La fête surprise puis les noces d’or.

    C’était hier et c’est si loin.

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