André Fleury : son histoire dans l’Histoire 6

 RC4 dite LA ROUTE DU SANG

En quoi consistent donc les missions de nos soldats, et donc du 3 e R.E.I. de notre oncle ?

– occuper des positions, genre casemate en bois, petits fortins de fortune, généralement sur des hauteurs dans la jungle, et soumises aux assauts répétés du Viet Minh.

legion a Dong Khe

– Entretenir l’état de la RC4, afin d’assurer le ravitaillement des troupes en armes, matériel et subsistances. Cette route coloniale est sabotée en permanence par le Viet Minh, ce qui empêche la progression des convois qui, de ce fait, tombent dans des embuscades meurtrières. Les hommes de troupes l’ont renommée “la route du sang”.

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Convoi sur la RC4

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André Fleury : son histoire dans l’Histoire 5

André au Tonkin

Le 22 mars 1948, André Fleury embarque à Oran en direction de Saïgon où il arrivera le 24 avril d’après son livret militaire.

C’est un long et beau voyage même si les conditions d’hébergement à bord sont quelquefois sommaires. On croise au large Port Saïd, puis Suez pour emprunter le canal, la mer Rouge et Djibouti où s’effectue généralement l’escale de ravitaillement. Puis, c’est l’océan Indien, au large de Colombo, Ceylan, Singapour et enfin Saïgon, le cap Saint Jacques.

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Débarquement au cap Saint Jacques 1950 (col Cdt Jaubert)

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André Fleury : son histoire dans l’Histoire 4

André le marseillais

Le 12 février 45, sitôt débarqué à Marseille, André est affecté au D.C.R.E.

Le 23 août,  il est nommé caporal.

Après un passage à l’hôpital Labadie à Marseille, il rejoint, le 13 septembre, le fort Saint-Nicolas :

entrée du fort st nicolas à Marseille

entrée du fort St Nicolas à Marseille

Il passe de nouveau au D.C.R.E. puis, curieusement, au D.L.E.M. (Détachement de la Légion Étrangère à Mayotte). Entre le 28 janvier et le 19 février 1946,  il est admis à l’hôpital Montalivet à Marseille.

Le 27 juin 1946, il est chargé de l’encadrement des engagés volontaires.

Le 1er octobre 1946, sa situation est régularisée par le général commandant la division d’Oran : il retrouve son véritable état civil, André Fleury, et toute la carrière effectuée sous le nom de Van De Wald lui est réattribuée.

Le 24 octobre 1946, il se réengage pour 4 ans, devant le général du D.C.R.E. Lire la suite

André Fleury : son histoire dans l’Histoire 3

André l’africain

Nous voici donc le 2 septembre 1940. Évadé du stalag d’Orléans le 25 août, il lui a fallu peu de temps pour rejoindre Aix en Provence. Le R.I.C.M. le démobilise : ce régiment est dissous. Il n’y était que réserviste.

Les derniers mois qu’il y a vécu ont été rudes. Des combats violents, ses frères d’armes tués à ses côtés, la retraite humiliante et continue puis, finalement, la captivité et ses privations. Nous ignorons les conditions de son évasion, mais celle-ci démontre qu’il a gardé de l’énergie, de la maitrise et de la concentration.

Son “statut” d’évadé ne lui permet pas de rejoindre sa famille, laquelle risque des représailles de la part des autorités d’occupation. Démobilisé, il voit sa “famille militaire” s’évanouir à son tour. On peut penser que psychologiquement il est déstabilisé. Toutefois, sa fréquente présence dans la région d’Aix-Marseille, nous invite à imaginer qu’il y avait créé des relations amicales et aussi, très probablement, intimes.

Sa vie civile s’achève le 21 octobre 1941. Il s’engage dans la Légion étrangère sous le pseudonyme de Van de Vald, né à Lagoyen en Belgique. Il est affecté à l’intendance générale militaire. Il est incorporé au D.C.R.E. (dépôt commun des régiments étrangers) le 14 décembre 1941. Il est dirigé sur Oujda (Maroc) où il arrive le 16 février 1942.CPA-Maroc-OUDJA-Entrée-principale-de-la - Copie

 

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André Fleury : Son histoire dans l’Histoire 2

HORIZONS LOINTAINS & FRONTIERES PROCHES

Notre oncle André Fleury est né le 7 janvier 1914 à Hérimoncourt.

Il exerce la profession de domestique meunier à Sancey le grand, au lieu dit “Moulin de Voitre” dans le canton de Clerval.

Le 13 septembre 1934, il est engagé volontaire pour une période de 5 ans et affecté au 6ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais. Lorsque notre oncle arrive au Maroc, la dernière guerre de pacification, dite de l’Anti Atlas, est terminée depuis 6 mois.  Nous ne savons rien de l’activité du 6ème RTS à ce moment là, sinon qu’il était cantonné à Ouarzazat et à Casablanca.

ourazazat

On peut s’interroger sur les raisons de l’incorporation de notre oncle au sein des Tirailleurs Sénégalais. En effet, les hommes de race blanche au sein de tirailleurs sont normalement des officiers. Nous pouvons formuler l’hypothèse de pertes importantes pendant les révoltes sud marocaines, donc le besoin de renforcer les effectifs.

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André Fleury : son histoire dans l’Histoire 1

 UNE AUSSI LONGUE ABSENCE

(chronologie documentaire)

mars 44 miette et marie

Ce mardi 11 novembre 1958, notre grand mère, Marie Ligier, que nous appelions couramment “Maman Marie” quitte le cimetière de Chagey où repose son mari depuis le 11 septembre 1950, Henri Fleury, que nous appelions ‘Paply”.

Elle traverse la route pour se rendre au monument aux morts du village. Il se dresse là depuis 1897. C’est un ossuaire de soldats français et prussiens de la guerre de 1870. Il a la forme d’un obélisque devant lequel une diaichotte (jeune montbéliardaise) brandit une palme.

Il n’a pas été détruit par les Nazis pendant la seconde guerre mondiale puisqu’il contient des restes de  soldats prussiens. Lire la suite