Du grand père au Grand Maitre

Au Pré Besson, Popaul dispose d’un livre consacré au Tram, le tramway intra départemental que nous appelions “le Taco”. Plongez vous dans sa lecture, on y trouve tout, les lignes, les gares, le matériel, les horaires et l’iconographie est superbe.
Ce tram a laissé son emprunte nostalgique dans le paysage. Ainsi à Moffans, on peut encore voir la gare et ce que fut la voie : elle empruntait le chemin de la Corne puis passait rue Viney devant chez les Gardent, en allant vers La Vergenne par un chemin vicinal sous le champ des haricots des grands parents.
A Héricourt, le” chemin du tramway”(qui porte encore ce nom) longeait la Lizaine découvrant sur sur la rive opposée, Chevret et l’usine de tissage où officièrent plusieurs de nos ainés (Gustave Vienot, Louis Fleury, Paul et Netty Graff), les cités Chevret, Saint Valbert et les cités Noblot. la gare se trouvait près du bâtiment qui hébergeait le cinéma. Celle de Moffans fut longtemps reconvertie en distillerie municipale, et celle d’Héricourt abrita les scouts laïques après avoir aussi été distillerie.

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Le maillage du réseau était extrêmement dense, il fallait irriguer le maximum de villages d’une sous préfecture à une autre. Ainsi, de Lure à Héricourt, il cheminait de tours en contours si bien que l’amplitude du trajet entre les deux villes était de quatre heures : Saint Georges, Grange le Bourg, Saulnot, Champey et Couthenans etc. A vélo avec Roland, nous mettions 1 h 15 entre ces deux villes, mais nous prenions au plus court, par les bois de Vaux. Lire la suite

LE BREXIT : issue logique pour un cul de sac – Partie 3 : Depuis 1971

En 1971 l’Angleterre rentre dans la CEE

En 1974, les travaillistes d’Harold Wilson reviennent au pouvoir après une campagne s’opposant à l’adhésion à la CEE. Ils demandent à renégocier les conditions d’adhésion anglaise et organisent un référendum en juin 1975 sur l’appartenance européenne. Ils obtiennent une réduction de la participation financière, un accord sur le lait néo-zélandais et le sucre du Commonwealth. A la question : “Voulez-vous que le Royaume Uni reste dans le marché commun ?“, 67% des Anglais votent oui.

En 1984, arrive le fameux “I want my money back” de Margaret Thatcher, qui s’opposera aussi à toute idée fédéraliste : “l’Europe doit être une zone de libre échange et de concurrence loyale“.

L’engagement anglais dans l’Europe aura essentiellement consisté à s’opposer à toutes les tentatives fédéralistes, à toute supranationalité européenne.

En 1988, elle refuse que l’Europe dispose de ressources propres.

En 1992, elle refuse la monnaie unique. Elle obtient l’exemption des clauses sociales et du passage à l’Euro prévu par le traité de Maastricht.

En 1994, John Major pose son véto à la désignation du belge Dehaene à la direction de la commission européenne, jugé trop fédéraliste. Tout comme Tony Blair refusera Guy Verhofstadt et David Cameron s’oppose à Juncker. Lire la suite

LE BREXIT : issue logique pour un cul de sac – Partie 2 : les années 60

“si nous ne pouvons pas les battre, rejoignons-les”

En 1961 donc, Mac Milan, Premier ministre anglais, s’engage dans une longue et difficile négociation avec De Gaulle pour résoudre les problèmes liés à l’ adhésion britannique au Marché Commun : En particulier, les problèmes agricoles entre la CEE et le Commonwealth. Les prix agricoles des produits des anciennes colonies anglaises sont en effet moins élevés pour les Anglais que ceux pratiqués au sein de l’Europe des 6, à ce moment-là. Ces négociations dureront 18 mois, avec deux entrevues entre l’Anglais et le Français qui se connaissent bien et conviennent que chaque pays a sa culture et ses traditions nationales, et que tout cela favorise le rapprochement des nations avec leurs spécificités propres. Mais dans la réunion suivante des deux hommes à Rambouillet, cette convivialité n’est plus de mise. De Gaulle considère en effet que l’entrée de l’Angleterre est très prématurée. Alain Peyrefitte raconte avec humour que, de Gaulle ayant décidé de ne rien céder à l’Angleterre, Mac Milan avait une mine tellement désabusée qu’il avait envie de lui mettre la main sur l’épaule et de lui chanter :” Ne pleurez pas Milord”.
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LE BREXIT: Issue logique pour un cul de sac – partie 1 : les années 50

En juin prochain, les Anglais devront se prononcer quant à l’Europe : y resteront-ils, ou le piège démagogique que s’est lui même tendu le Premier ministre Cameron se refermera-t-il sur lui ?

Les conséquences d’un brexit, celles concernant l’Union Européenne, celles concernant l’Angleterre (y compris l’éclatement possible du Royaume Uni), celles concernant les résidents anglais en France, celles concernant les résidents français en Angleterre ne seront pas abordées ici, mais éventuellement dans le débat qui pourrait en découler. Je m’en tiendrai donc à un historique simplifié des rapports de l’Angleterre avec l’Union Européenne.

Préalablement à ce rappel de l’histoire des relations entre le Royaume Uni et l’Europe, j’aimerais vous dire que je ne suis pas anglophobe, j’ai beaucoup d’amis anglais, j’ai passé 35 ans de ma carrière avec des confrères d’outre Manche, et j’en garde un excellent souvenir d’autant que nous vécûmes ensemble avec joie la disparition de certaines frontières continentales et l’arrivée d’une monnaie commune pour les pays dans lesquels nous agissions côte à côte. Ils  aimaient, pour décrire l’attitude de leurs concitoyens, utiliser cette formule savoureuse :

Brouillard sur la Manche, le continent est isolé. Lire la suite