Les Elephants d’Hannibal

Cette année “l’Obs.” n’a pas encore consacré aux marronniers  habituels de la rentrée : le salaire des cadres, les francs maçons et la politique.

Par contre, j’y ai récemment trouvé un article reprenant les spéculations historiques sur une grande énigme : Par quel col Hannibal et ses éléphants ont ils franchi les Alpes pour envahir l’Italie romaine ?

On y retrouve les pistes traditionnelles :

1- La Turbie dans les Alpes maritimes : C’est le point le plus facile à franchir évidemment, mais la visibilité ne permet pas l’effet de surprise.

2 – Le col de Montgenèvre, facile à franchir, 1850 m d’altitude, qui débouche sur la voie Domitia, voie principale de l’époque pour  pénétrer l’Italie.  Ce col est choisi par Tite Live, historien de la Rome antique. Il est né vers 60 avant J.C. L’invasion de l’Italie par Hannibal date de 218 avant J.-C. au début de la deuxième guerre punique. Je ne sais pas comment il légitime son affirmation, mais je pense que, bien  gardé par les légionnaires, ce col ne permet pas non plus d’effet de surprise.

3-  Le col Agnel, qui revendique à Fontgillarde l’insigne honneur d’être l’ itinéraire officiel.

4- Enfin, et là c’est surprenant, le col de la Traversette dont le point de départ est le “belvédère du Viso”.

hannibal-traversant-les-alpes-a-dos-elephant-nicolas-poussinPeinture de Nicolas Poussin (1594-1665)

Lire la suite

L’exposition universelle de Bruxelles 1958

retrostyle_poster_expo_58_by_leikoo-d54knt7

Le 14 avril 1958, voici donc soixante ans, était inaugurée l’exposition de Bruxelles. Elle avait été construite sur le site du Heysel dans la banlieue de la capitale belge. 43 pays étaient représentés et elle accueilli 42 millions de visiteurs. Elle avait nécessité un profond remaniement urbanistique dans la ville elle même pour la rendre accessible à l’automobile, mais aussi de développer le chemin de fer urbain. La transformation de la ville était aussi importante que celle que Paris avait connu pour l’exposition universelle de 1889 avec l’érection de la tour Eiffel. Lire la suite

André Fleury : son histoire dans l’Histoire 3

André l’africain

Nous voici donc le 2 septembre 1940. Évadé du stalag d’Orléans le 25 août, il lui a fallu peu de temps pour rejoindre Aix en Provence. Le R.I.C.M. le démobilise : ce régiment est dissous. Il n’y était que réserviste.

Les derniers mois qu’il y a vécu ont été rudes. Des combats violents, ses frères d’armes tués à ses côtés, la retraite humiliante et continue puis, finalement, la captivité et ses privations. Nous ignorons les conditions de son évasion, mais celle-ci démontre qu’il a gardé de l’énergie, de la maitrise et de la concentration.

Son “statut” d’évadé ne lui permet pas de rejoindre sa famille, laquelle risque des représailles de la part des autorités d’occupation. Démobilisé, il voit sa “famille militaire” s’évanouir à son tour. On peut penser que psychologiquement il est déstabilisé. Toutefois, sa fréquente présence dans la région d’Aix-Marseille, nous invite à imaginer qu’il y avait créé des relations amicales et aussi, très probablement, intimes.

Sa vie civile s’achève le 21 octobre 1941. Il s’engage dans la Légion étrangère sous le pseudonyme de Van de Vald, né à Lagoyen en Belgique. Il est affecté à l’intendance générale militaire. Il est incorporé au D.C.R.E. (dépôt commun des régiments étrangers) le 14 décembre 1941. Il est dirigé sur Oujda (Maroc) où il arrive le 16 février 1942.CPA-Maroc-OUDJA-Entrée-principale-de-la - Copie

 

Lire la suite

André Fleury : Son histoire dans l’Histoire 2

HORIZONS LOINTAINS & FRONTIERES PROCHES

Notre oncle André Fleury est né le 7 janvier 1914 à Hérimoncourt.

Il exerce la profession de domestique meunier à Sancey le grand, au lieu dit “Moulin de Voitre” dans le canton de Clerval.

Le 13 septembre 1934, il est engagé volontaire pour une période de 5 ans et affecté au 6ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais. Lorsque notre oncle arrive au Maroc, la dernière guerre de pacification, dite de l’Anti Atlas, est terminée depuis 6 mois.  Nous ne savons rien de l’activité du 6ème RTS à ce moment là, sinon qu’il était cantonné à Ouarzazat et à Casablanca.

ourazazat

On peut s’interroger sur les raisons de l’incorporation de notre oncle au sein des Tirailleurs Sénégalais. En effet, les hommes de race blanche au sein de tirailleurs sont normalement des officiers. Nous pouvons formuler l’hypothèse de pertes importantes pendant les révoltes sud marocaines, donc le besoin de renforcer les effectifs.

Lire la suite

André Fleury : son histoire dans l’Histoire 1

 UNE AUSSI LONGUE ABSENCE

(chronologie documentaire)

mars 44 miette et marie

Ce mardi 11 novembre 1958, notre grand mère, Marie Ligier, que nous appelions couramment “Maman Marie” quitte le cimetière de Chagey où repose son mari depuis le 11 septembre 1950, Henri Fleury, que nous appelions ‘Paply”.

Elle traverse la route pour se rendre au monument aux morts du village. Il se dresse là depuis 1897. C’est un ossuaire de soldats français et prussiens de la guerre de 1870. Il a la forme d’un obélisque devant lequel une diaichotte (jeune montbéliardaise) brandit une palme.

Il n’a pas été détruit par les Nazis pendant la seconde guerre mondiale puisqu’il contient des restes de  soldats prussiens. Lire la suite

Une photo de 1957

Voici la photo légendée : les quatre ainés le 2 mai 1957. La légende précise même l’heure : 14h35…

Nous sommes  sur la plage de Dieppe et visiblement le temps n’est pas au bain de mer. Les costumes ne sont pas d’avantage adaptés aux lieux et circonstances.

quatre ainés à la mer

Les  deux garçons sont en costume, pantalon court.  Le maréchal Pétain avait, en 1942, interdit le port des pantalons longs aux garçons de moins de 15 ans.

Les deux filles sont voilées, façon chrétienne. Impossible pour les dames  à cette époque de pénétrer dans  une église sans porter le voile. Les bourgeoises elles, portaient plus volontiers un chapeau, parfois de manière ridicule.

Lire la suite

Il était une fois dans l’est : A Saint Valbert

Les Graffe de Saint Valbert,  Sarah, Manu et les filles, ont eu la gentillesse de m’envoyer deux photos dont je m’empresse de vous faire partager la nostalgie.

Nous sommes donc à Saint Valbert, au bistrot tenu par le Dédé Vermot  et sa mère. Popaul et ses copains, outre le verre de l’amitié, prennent la pose du même nom.

st valbert2 001

On découvre donc de gauche à droite, Huguenard, un autre Huguenard, Roussel, Paul et Triboulet sous le regard fermé de la propriétaire. Dédé Vermot prend la photo.

Nous sommes au début des années 60 du siècle dernier. Bien que l’époque soit aux “blousons noirs”, ces jeunes sont vêtus ce jour- là de manière plus conventionnelle, à l’exception de Huguenard : tenue prémonitoire? Il  fera un long séjour en prison. Triboulet ,lui, décèdera prématurément à 26 ans.

C’est l’hiver, ils boivent du bouillon Kub. Lire la suite

Mythomanie et mégalomanie : le fou HALLIER

La presse nous rappelle que, voici 20 ans, décédait Jean Edern Hallier, à l’occasion de la parution de deux ouvrages : une biographie par un journaliste du Parisien, et un ouvrage historique consacré à La place des Vosges où cet agitateur mégalomane résida. Il est mort d’une crise cardiaque sur une plage de Deauville lors d’une ballade à bicyclette. Aussitôt, les zélateurs complotistes hurlèrent à l’attentat : “Le dernier mort de Mitterrand” ! L’ancien président décédé 1 an plus tôt, aurait donc fait intervenir les forces de l’esprit.

vespa-1980

L’écrivain Jean Edern Hallier se fit connaître en 1962 lors de la création avec Philippe Sollers de la revue Tel quel dont il fut exclu deux ans plus tard. Il publia quelques romans, et dans la mouvance post soixante-huitarde, lança en 1970 le magazine  l’Idiot International avec le soutien de Simone de Beauvoir qui s’en éloignera très rapidement. C’était une sorte de Minute d’extrême gauche.

XVM97cc3fa8-d0ff-11e6-8bd8-580394ba5090

Lire la suite

Christopher Lee : du sang et des armes

En 1986, dans le bureau de la rue Hippolyte Lebas, nous avions lancé le mensuel Raids consacré aux forces armées et plus particulièrement aux troupes d’élites. Un titre qui, évidemment, connaîtra son apogée lors de la Guerre du Golfe.
Dans les premiers numéros, nous avions publié une série de “Raids fictions” dont un consacré à la libération de nos otages au Liban, qui nous avait valu des menaces de mort dans la presse du Hezbollah. Dès lors, nous avions pris l’habitude de travailler en fermant les volets métalliques des fenêtres donnant sur la rue.
Un soir d’octobre, je reçus un appel téléphonique. Mon interlocuteur, qui avait une voix sonore et caverneuse, voulait souscrire un abonnement. Je lui demandai donc son nom et son adresse et il me répondit dans un français impeccable :
– Je m’appelle Christopher Lee, j’habite Londres
– Etes-vous le célèbre acteur ?
– Je suis acteur, mais c’est en qualité d’ancien SAS que je souhaite m’abonner, et peut-être vous rencontrer car je suis collectionneur d’insignes et de couteaux de combat des troupes d’élite.
– Je dois me rendre à Londres le mois prochain, pourrions-nous faire connaissance, et éventuellement procéder à une interview ?
– Avec plaisir…

Je dois dire que je connaissais essentiellement cet acteur dans le rôle de Dracula et quelques autres dans les films si particuliers de la Hammer, petite compagnie spécialisée dans les films dits d’horreur. Nous étions, mes copains et moi, très friands de ce genre cinématographique dans notre jeunesse. Il y avait une salle spécialisée près de la place Clichy. Nous pouvions y visionner les Dracula, Frankenstein, Le chien des Baskerville et autres films produits par cette compagnie… Roland m’avait accompagné quelquefois, mais il préférait les comiques comme Jerry Lewis.

scars-of-dracula-1970-001-christopher-lee-cape-bat-00n-flt Lire la suite