LE BREXIT : issue logique pour un cul de sac – Partie 3 : Depuis 1971

En 1971 l’Angleterre rentre dans la CEE

En 1974, les travaillistes d’Harold Wilson reviennent au pouvoir après une campagne s’opposant à l’adhésion à la CEE. Ils demandent à renégocier les conditions d’adhésion anglaise et organisent un référendum en juin 1975 sur l’appartenance européenne. Ils obtiennent une réduction de la participation financière, un accord sur le lait néo-zélandais et le sucre du Commonwealth. A la question : “Voulez-vous que le Royaume Uni reste dans le marché commun ?“, 67% des Anglais votent oui.

En 1984, arrive le fameux “I want my money back” de Margaret Thatcher, qui s’opposera aussi à toute idée fédéraliste : “l’Europe doit être une zone de libre échange et de concurrence loyale“.

L’engagement anglais dans l’Europe aura essentiellement consisté à s’opposer à toutes les tentatives fédéralistes, à toute supranationalité européenne.

En 1988, elle refuse que l’Europe dispose de ressources propres.

En 1992, elle refuse la monnaie unique. Elle obtient l’exemption des clauses sociales et du passage à l’Euro prévu par le traité de Maastricht.

En 1994, John Major pose son véto à la désignation du belge Dehaene à la direction de la commission européenne, jugé trop fédéraliste. Tout comme Tony Blair refusera Guy Verhofstadt et David Cameron s’oppose à Juncker.

De 2004 à 2006, Tony Blair danse le tango sur un référendum concernant la future constitution d’une Europe élargie : un pas en avant, deux pas en arrière.

En 2011, Cameron s’oppose au nouveau traité visant à réglementer les règles budgétaires des états membres. Puis devant la montée du parti anti-européen Ukip, il promet un référendum sur l’appartenance en 2017 pour assumer sa réélection.

J’ai tenté de résumer un demi-siècle des rapports des Britanniques avec l’Europe. Les Anglais voteront en juin.

A vous de vous faire une idée. Ce qu’il m’apparait très clairement dans l’attitude britannique, c’est de vouloir limiter la communauté à une stricte zone commerciale et financière. Les initiateurs du traité de Rome construisaient eux une Europe fédérale, politique et démocratique. Il est vrai surtout qu’ils voulaient mettre fin à ces guerres continentales incessantes, qui ravageaient notre continent depuis des siècles. De ce point de vue, la C.E.E. est une réussite.
Personnellement, étant pour une Europe fédérale, la sortie de la Grande Bretagne de la communauté serait donc une solution pour y parvenir mais aussi pour accélérer le processus, quitte à limiter le nombre de pays participants.

7 réflexions sur “LE BREXIT : issue logique pour un cul de sac – Partie 3 : Depuis 1971

  1. Ca y est ! Nous savons : le “Brexit” est voté, le peuple anglo-saxon s’est prononcé. Alors que dans la soirée, des sondages par internet annonçaient la victoire du “In”, il fallait bien évidemment se méfier car ces résultats étaient évidemment très citadins et ne pouvaient refléter le vote rural, très différent des aspirations londoniennes.
    Libération ou catastrophe ? Difficile de se prononcer, l’avenir nous le dira, mais probablement ni l’un ni l’autre. Le Royaume-Uni étant beaucoup plus proche de la sortie de l’U.E. que n’importe quel autre état, il n’est pas certain que cet évènement n’ait d’autre effet que sur les esprits, et va faire réfléchir ici et là, sur l’évolution que doit prendre l’U.E. dans les prochaines années. Cet décision aura-t-elle également de graves répercussions sur l’Union (Jack), sur l’organisation politique du Royaume ? En effet si l’Angleterre et le Pays de Galles ont majoritairement voté pour le Brexit, l’Ecosse et l’Irlande du Nord étaient profondément attachées à l’Europe. Il est certain que l’Ecosse, au vu de ces résultats, va relancer le processus d’indépendance par un nouveau référendum pour se séparer du Royaume.

    Bonne ou mauvaise chose ? Nous ne le savons pas, mais cet évènement est, à mon sens, à prendre comme un symptôme du dysfonctionnement de l’Europe, indépendamment du peu de conviction des anglais à en faire réellement partie. Ces dysfonctionnements ont fait une Europe menée par des élites libérales, qui à l’instar de celles qui dirigent la majorité des pays démocratiques, n’écoute plus la souffrance des peuples, dans un monde de plus en plus dur et qui laisse de moins en moins de place à l’Humain. Il ne faut malheureusement pas trop considérer cet évènement comme trop “anglais”, car ce serait une grave erreur : si nous posions la même question aux français aujourd’hui, nous aurions probablement le même résultat : un ras-le-bol général d’une Europe qu’ils assimilent au “système” qui les rend de plus en plus malheureux, ou l’économie et la finance décident de leur vie et de la politique des états, qui se voient obligés de réduire leurs budgets constamment, cela ayant évidemment un coût très important sur les services publics, sur la valeur de la “Société” dans ce qu’elle a de plus collectif.

    Est-ce que l’idée de l’Europe c’est l’Union Européenne ? Pas sûr. L’Union Européenne peut trépasser demain car elle aura failli aux idéaux qui l’ont fait naître. Il n’en restera pas moins une Europe. Je reste convaincu que malgré ce résultat les anglais, gallois, écossais, irlandais du nord, restent des européens. Et comme tous les européens, leurs problèmes, leurs maux, leurs états d’âme doivent être pris en compte par les dirigeants, et non seulement récupérés par quelques partis xénophobes. Sans considération des peuples qui la composent, point d’Europe !

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