Fête à Moffans en 1972

Le dimanche 21 mai 1972 était celui de la Pentecôte, donc un week-end à rallonge de 3 jours.

Guy Zakarian avait envie de visiter Moffans, ce qui nous convenait parfaitement, Brigitte, Yvonne et moi. Dès lors, munis d’un trousseau de clefs ad hoc, et de frêles bagages à mains, nous entreprîmes la route dans la Fiat blanche de Guy Zakarian.

Le ciel était clair, l’autoroute du sud d’alors jusqu’à Pouilly en Auxois étant vite franchie, nous prîmes la direction de Vesoul via Gray. Toutes les heures, la radio nous informait des prodigieux résultats de la greffe cardiaque du docteur Barnard,  tant et si bien qu’on ne supportait plus l’évocation de son simple patronyme au point du jour.

Au soleil levant, vers 5 heures, nous eûmes le clocher de Moffans en visuel.

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Les Elephants d’Hannibal

Cette année “l’Obs.” n’a pas encore consacré aux marronniers  habituels de la rentrée : le salaire des cadres, les francs maçons et la politique.

Par contre, j’y ai récemment trouvé un article reprenant les spéculations historiques sur une grande énigme : Par quel col Hannibal et ses éléphants ont ils franchi les Alpes pour envahir l’Italie romaine ?

On y retrouve les pistes traditionnelles :

1- La Turbie dans les Alpes maritimes : C’est le point le plus facile à franchir évidemment, mais la visibilité ne permet pas l’effet de surprise.

2 – Le col de Montgenèvre, facile à franchir, 1850 m d’altitude, qui débouche sur la voie Domitia, voie principale de l’époque pour  pénétrer l’Italie.  Ce col est choisi par Tite Live, historien de la Rome antique. Il est né vers 60 avant J.C. L’invasion de l’Italie par Hannibal date de 218 avant J.-C. au début de la deuxième guerre punique. Je ne sais pas comment il légitime son affirmation, mais je pense que, bien  gardé par les légionnaires, ce col ne permet pas non plus d’effet de surprise.

3-  Le col Agnel, qui revendique à Fontgillarde l’insigne honneur d’être l’ itinéraire officiel.

4- Enfin, et là c’est surprenant, le col de la Traversette dont le point de départ est le “belvédère du Viso”.

hannibal-traversant-les-alpes-a-dos-elephant-nicolas-poussinPeinture de Nicolas Poussin (1594-1665)

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Le Tréport : les travaux de forage du parc éolien ont commencé

Cela fait plusieurs années déjà que nous entendons parler de ce projet de parc éolien au large du Tréport. Nous nous sommes établis au Tréport en 2014, alors que le projet était déjà lancé, mais déjà il faisait polémique auprès des habitants et des pêcheurs, dont le travail et les ressources seraient menacées.

Mais c’est cet été, lors de notre visite de fin juillet, que nous avons remarqué un objet flottant au loin, et il avait l’air assez énorme, quoique nous n’arrivions pas clairement à le distinguer. Il s’agit apparemment de la plateforme “Excalibur”, censée procéder au forage marin permettant la pose des éoliennes du projet “Eoliennes en mer – Dieppe Le Tréport”.

Eoliennes excalibur (photo)

La plateforme excalibur

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« Mon » 10 mai 1968

C’était un vendredi matin comme un autre, maussade. La pendule de l’entrée, toujours exacte, marquait 8h15. J’ajustais devant la glace mon nœud de cravate, j’aplatissais quelques mèches rebelles de ma toute naissante coupe Bob Dylan (version acoustique) pour sortir regagner mon bureau de la rue Guillaume Tell.

Sombre bureau dans lequel s’entassaient une quarantaine de bonshommes. Dès le matin, la fumée des cigarettes envahissait la vaste pièce. Chacun avait sa clope au bec. C’était la seule chose autorisée par le magnanime patron. La discussion n’était pas encouragée, exception faite lorsque les filles du bureau voisin grimpaient à l’échelle à la recherche de quelques archives en haut des étagères ; alors, les propos grivois entrecoupés de rires gras ne souffraient pas de réprimandes du chef perché sur son estrade. Nous n’avions que deux calculatrices à manivelles à se partager, cela aussi faisait débat, parfois houleux, mais toléré. Tête dans les dossiers, bouche bée. Soumis, silencieux.

J’attaquais donc les dernières heures des 48 à fournir pour la semaine, avec un sourire intérieur :

Ce soir à la mutualité, il y aurait le gala du Monde Libertaire. Léo Ferré interprèterait son récital en fin de spectacle. Après celui-ci, quelques habitués attendraient que la salle se vide. Léo reviendrait alors sur scène, se poserait sur le siège devant le piano, et nous nous regrouperions autour de lui pour échanger, comme nous le faisions depuis quelques années. Moment de convivialité rare et intense.

1966-67 Leo gala FA1967 Gala F.A. photo Guy Zakarian

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L’exposition universelle de Bruxelles 1958

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Le 14 avril 1958, voici donc soixante ans, était inaugurée l’exposition de Bruxelles. Elle avait été construite sur le site du Heysel dans la banlieue de la capitale belge. 43 pays étaient représentés et elle accueilli 42 millions de visiteurs. Elle avait nécessité un profond remaniement urbanistique dans la ville elle même pour la rendre accessible à l’automobile, mais aussi de développer le chemin de fer urbain. La transformation de la ville était aussi importante que celle que Paris avait connu pour l’exposition universelle de 1889 avec l’érection de la tour Eiffel. Lire la suite

André Fleury : son histoire dans l’Histoire 6

 RC4 dite LA ROUTE DU SANG

En quoi consistent donc les missions de nos soldats, et donc du 3 e R.E.I. de notre oncle ?

– occuper des positions, genre casemate en bois, petits fortins de fortune, généralement sur des hauteurs dans la jungle, et soumises aux assauts répétés du Viet Minh.

legion a Dong Khe

– Entretenir l’état de la RC4, afin d’assurer le ravitaillement des troupes en armes, matériel et subsistances. Cette route coloniale est sabotée en permanence par le Viet Minh, ce qui empêche la progression des convois qui, de ce fait, tombent dans des embuscades meurtrières. Les hommes de troupes l’ont renommée “la route du sang”.

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Convoi sur la RC4

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André Fleury : son histoire dans l’Histoire 5

André au Tonkin

Le 22 mars 1948, André Fleury embarque à Oran en direction de Saïgon où il arrivera le 24 avril d’après son livret militaire.

C’est un long et beau voyage même si les conditions d’hébergement à bord sont quelquefois sommaires. On croise au large Port Saïd, puis Suez pour emprunter le canal, la mer Rouge et Djibouti où s’effectue généralement l’escale de ravitaillement. Puis, c’est l’océan Indien, au large de Colombo, Ceylan, Singapour et enfin Saïgon, le cap Saint Jacques.

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Débarquement au cap Saint Jacques 1950 (col Cdt Jaubert)

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André Fleury : son histoire dans l’Histoire 4

André le marseillais

Le 12 février 45, sitôt débarqué à Marseille, André est affecté au D.C.R.E.

Le 23 août,  il est nommé caporal.

Après un passage à l’hôpital Labadie à Marseille, il rejoint, le 13 septembre, le fort Saint-Nicolas :

entrée du fort st nicolas à Marseille

entrée du fort St Nicolas à Marseille

Il passe de nouveau au D.C.R.E. puis, curieusement, au D.L.E.M. (Détachement de la Légion Étrangère à Mayotte). Entre le 28 janvier et le 19 février 1946,  il est admis à l’hôpital Montalivet à Marseille.

Le 27 juin 1946, il est chargé de l’encadrement des engagés volontaires.

Le 1er octobre 1946, sa situation est régularisée par le général commandant la division d’Oran : il retrouve son véritable état civil, André Fleury, et toute la carrière effectuée sous le nom de Van De Wald lui est réattribuée.

Le 24 octobre 1946, il se réengage pour 4 ans, devant le général du D.C.R.E. Lire la suite

André Fleury : son histoire dans l’Histoire 3

André l’africain

Nous voici donc le 2 septembre 1940. Évadé du stalag d’Orléans le 25 août, il lui a fallu peu de temps pour rejoindre Aix en Provence. Le R.I.C.M. le démobilise : ce régiment est dissous. Il n’y était que réserviste.

Les derniers mois qu’il y a vécu ont été rudes. Des combats violents, ses frères d’armes tués à ses côtés, la retraite humiliante et continue puis, finalement, la captivité et ses privations. Nous ignorons les conditions de son évasion, mais celle-ci démontre qu’il a gardé de l’énergie, de la maitrise et de la concentration.

Son “statut” d’évadé ne lui permet pas de rejoindre sa famille, laquelle risque des représailles de la part des autorités d’occupation. Démobilisé, il voit sa “famille militaire” s’évanouir à son tour. On peut penser que psychologiquement il est déstabilisé. Toutefois, sa fréquente présence dans la région d’Aix-Marseille, nous invite à imaginer qu’il y avait créé des relations amicales et aussi, très probablement, intimes.

Sa vie civile s’achève le 21 octobre 1941. Il s’engage dans la Légion étrangère sous le pseudonyme de Van de Vald, né à Lagoyen en Belgique. Il est affecté à l’intendance générale militaire. Il est incorporé au D.C.R.E. (dépôt commun des régiments étrangers) le 14 décembre 1941. Il est dirigé sur Oujda (Maroc) où il arrive le 16 février 1942.CPA-Maroc-OUDJA-Entrée-principale-de-la - Copie

 

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